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Comme pour beaucoup d'autres personnes, l'initiative de Framasoft a été l'occasion de découvrir le réseau social Diaspora et son contrat respectueux des données de l'utilisateur.
Mon expérience passée des réseaux sociaux est assez classique je pense dans notre milieu :
- J'ai un compte Twitter depuis 2007 que j'ai utilisé 1 ou 2 ans. Je postais un peu, puis à un moment je me suis senti plus concerné par mon e-Réputation et j'ai supprimé toutes mes photos de chats dont j'inondais la toile ;-) Je me suis encore servi du réseau pour suivre des sujets et des gens jusqu'à ce que je décroche et le compte est devenu dormant.
- A la même époque j'ai ouvert un compte Facebook. L'histoire est plus courte ; je m'étais inscrit pour rester en contacts avec des gens géographiquement éloignées. Quelques mois plus tard, devant mon manque d'intérêt et fatigué de vérifier mes paramètres de diffusion suite à des changements réguliers des conditions d'utilisation, j'ai enlevé le peu que j'avais posté et j'ai supprimé mon compte officiellement.
De ces deux courtes expériences je me suis fait une idée, peut-être inexacte, des usages et des usagers de chacun des réseaux.
Facebook permet de rester en contact avec sa tribu, un peu comme ce fameux objet connecté des années 90 précurseur du téléphone portable : sa famille, les amis réels, les connaissances qu'on se noue autour de centres d'intérêt communs. Je pense que Google+ s'adresse aux même usages mais c'est une supposition, je n'ai pas eu l'occasion de tester. Ces usages concernent le plus grand nombre: rester en contact avec Tonton Jeannot et poster la photo du petit dernier, échanger des vidéos débiles avec des potes partis dans une autre région. C'est probablement sur ces réseaux qu'on va trouver le plus de futilités mais c'est ça le social : que fait-on dans un apéro à part échanger des anecdotes, se donner des nouvelles et raconter des blagues ? La même chose je pense et en cela ces réseaux jouent leur rôle. Et dans des pays où l'Internet à la maison et l'ordinateur personnel est un rêve, ces réseaux permettent de garder du lien entre les familles et les amis éloignés en allant au Cyber-Café quand on a 3 sous pour prendre des nouvelles et en donner. En cela, Facebook fait carton plein pour toucher le plus personnes et proposer une alternative Libre était crucial.
Twitter est assez différent. C'est plus un outil de communication pour diffuser de l'information de façon ciblée grâce aux fameux hashtags : un bel outil pour les Community Manager professionnels et en herbe.
Mon premier bilan
Quand je me suis connecté à Diaspora et que j'ai lu un peu la FAQ, j'ai adoré le concept du tag à la Twitter mixé au réseau social plus classique à la Facebook où on peut poster ses photos. J'ai vu le meilleur des 2 mondes, la possibilité de créer des cercles (désolé Google y'a pas de brevet sur ce mot je pense) de connaissances et aussi de s'abonner à des tags pour suivre des sujets précis et découvrir de nouvelles personnes à suivre. Je suis quelques tag et cela m'a permis de découvrir quelques personnes intéressantes et retrouver ceux que je lis déjà en RSS et qui gravitent autour du Planet. Le concept de tag de Diaspora va même plus loin car on suit un tag donc la découverte s'enrichit en permanence par rapport à Twitter où il faut de temps lancer une recherche pour découvrir les nouveaux venus sur un thème donné.
Quatre semaines plus tard, le bilan est positif. Le réseau est sympathique à utiliser, les gens (du moins ceux que je suis) sont cordiaux, la version mobile du site permet de se connecter de son téléphone sans application spécique. Mais ce qui pèche, c'est le peu de contenu de mon flux alors que je suis des tag assez généraux.
Comment faire grossir Diaspora ?
Si on utilise le réseau pour rester en contact avec sa tribu, la migration se fera par petites grappes. Untel part sur Diaspora et va attirer petit à petit (et sûrement difficilement) le noyau dur de ses connaissances. Difficilement car la majorité des gens ont un smartphone sous Android et des applications lourdes pour Facebook ou Twitter qui facilitent l'instantanéité: un clic pour partager une photo. Seul un barbu dégainera son valeureux téléphone Firefox pour ouvrir un navigateur sur Diaspora et ensuite naviguer sur son système de fichier pour trouver la photo à publier. Des bonnes applications mobiles sont nécessaires pour faire décoller le réseau.
Pour les pays émergents, Diaspora pourrait s'imposer par de la pub vers les utilisateurs finaux. Il faut aussi que les temps d'accès soient corrects, ce qui demande une multiplication des Pods et l'installation de Pods au plus près des utilisateurs.
Si on utilise le réseau pour faire de la veille technologique il faut trouver des arguments pour convaincre les poids lourds qui postent essentiellement sur Twitter et Google+ de poster aussi du Diaspora. Ces acteurs ne viendront pas pour la philosophie du réseau mais pour l'audience potentielle. Par exemple, Parleys publie des conférences techniques sur l'éco-système JAVA. Si on savait combien de personnes suivent le tag #java sur Diaspora ce serait un argument tangible pour convaincre ce site de publier aussi ses annonces sur Diaspora. C'est pareil pour le tag #python que je suis. Très peu de contenu alors que de gros agrégateurs de contenu publient sur Twitter. Peut-être que la possibilité de collecter des statistiques anonymes sur les utilisateurs du réseau Diaspora existe déjà ? Sans contenu, Diaspora restera un réseau de niche, une alternative à Facebook pour échanger des photos avec tata Jeanine mais pas un réseau qui fera venir les foules.